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L’accord commercial a ouvert la voie à une expansion mondiale au Canada

Lorsqu’il s’est mis à la recherche d’un endroit situé en dehors des États‑Unis pour amorcer son expansion mondiale, le High Reliability Organization Council (HROC) de Pittsburgh a jeté son dévolu sur Winnipeg, du fait des avantages de l’Accord Canada–États‑Unis–Mexique (ACEUM) et grâce à l’aide du Service des délégués commerciaux (SDC) du Canada.

Pittsburgh

Cette société sans but lucratif mène des recherches novatrices qui permettent aux entreprises, aux administrations publiques et à d’autres organisations de réduire les risques, d’améliorer la sécurité et d’accroître leur rendement. Elle conçoit pour des établissements de soins de santé, l’industrie et des organismes publics tels que le ministère de la Défense des États‑Unis des outils d’amélioration des processus qui les aident à atteindre les objectifs d’une « organisation à haute fiabilité » (OHF).

Terry Rajasenan, inventeur et scientifique principal au HROC, explique que le groupe de réflexion a été créé en 2015 et a décidé en 2020 de créer un siège social au Canada, « car les tendances aux États‑Unis menaçaient notre capacité de mener des recherches sur des sujets sensibles sur le plan politique ». L’organisme a cherché des endroits où ses activités et ses recherches dans des domaines tels que les mesures de sécurité relatives à la pandémie de COVID‑19, la lutte contre l’extrémisme et contre la désinformation pourraient se poursuivre sans entrave, et il a choisi le Canada.

L’année dernière, M. Rajasenan a communiqué avec le bureau régional du SDC au Canada atlantique et a été orienté vers le bureau du SDC de New York. Les délégués commerciaux Matt Duong, qui s’occupe des investissements étrangers au Canada, et Ryan Wall, qui travaille au bureau du SDC de Pittsburgh, lui ont fourni des renseignements sur différents organismes et programmes canadiens de soutien — notamment la Stratégie en matière de compétences mondiales du Canada et Mitacs, un organisme national d’innovation — afin d’aider le HROC à s’établir et à effectuer ses recherches.

Selon M. Rajasenan, le SDC a été d’une très grande utilité pour repérer des possibilités au Canada. Par exemple, le contact établi avec Mitacs l’a mis en relation avec un partenaire en recherche et développement qui s’est avéré précieux.

Terry Rajasenan
Terry Rajasenan, inventeur et scientifique principal au High Reliability Organization Council.

Lorsque M. Rajasenan a exprimé son intérêt pour Winnipeg, où il a vécu pendant son enfance, M. Duong et M. Wall ont travaillé en concertation avec Deborah Boyce du bureau régional du SDC du Manitoba et l’ont mis en rapport avec Economic Development Winnipeg. Avec l’aide de Mme Boyce et de cet organisme, le HROC a établi une entreprise et un bureau à Winnipeg en octobre 2020.

M. Wall, qui s’occupe de secteurs tels que les technologies associées à l’énergie, aux transports et à l’intelligence artificielle, affirme que cet investissement engendre d’importants avantages financiers au Canada, notamment de nouveaux emplois pour les Canadiens. L’investissement démontre surtout que les villes situées à l’extérieur des grands centres du Canada, par exemple Winnipeg, offrent des possibilités aux organisations américaines qui cherchent à se relocaliser ou à prendre de l’expansion. « Il est très important pour le Canada de créer ces liens, car nous avons beaucoup à offrir », dit‑il.

L’ACEUM facilite la collaboration internationale du HROC, ce qui, selon M. Rajasenan, « crée des synergies grâce à l’échange entre les 2 pays aussi bien des équipes que des idées ». Cet été, les dispositions de l’accord commercial relatives à l’admission temporaire devraient permettre à l’équipe du HROC de travailler sur le marché canadien pour étudier des sujets qui ne sont pas encouragés aux États‑Unis, dit‑il, et les chercheurs canadiens participant à des initiatives conjointes du HROC pourront se rendre aux États‑Unis pour des projets communs.

M. Wall explique que l’ACEUM offre « une liberté de mouvement et d’accès accrue. Sans accord commercial, des investissements comme celui-ci seraient moins susceptibles de se produire. L’Accord permet également d’harmoniser les droits de propriété intellectuelle, souligne‑t‑il, ce qui est important pour un groupe de réflexion comme le HROC. Cela rend les affaires internationales plus réalisables. »

Le HROC, qui compte actuellement 5 employés aux États‑Unis et des dizaines de chercheurs associés, a commencé à s’associer à des organisations canadiennes pour poursuivre ses recherches, indique M. Rajasenan. Il espère utiliser ses modèles pour améliorer la fiabilité dans une foule d’applications qui protègent les infrastructures essentielles, améliorent la sécurité publique et aident les organisations à accroître la fiabilité et la productivité de leur personnel.

Par exemple, le HROC a établi un partenariat avec ioAirFlow, une société d’analyse de données de Winnipeg spécialisée dans les systèmes de ventilation et la qualité de l’air, dans le but de réduire la propagation de la COVID‑19 et d’autres microbes dans les bâtiments.

Le HROC collabore avec les spécialistes d’ioAirFlow dans les domaines de la santé et de l’efficacité du rendement des bâtiments commerciaux afin de trouver et de fournir des solutions qui réduisent le risque d’infections respiratoires aéroportées dans des types de bâtiments particuliers. Selon M. Rajasenan, le projet fournira aux gestionnaires de bâtiments un modèle pour atténuer le risque de transmission par aérosol de virus, de bactéries et de spores, tant dans le contexte de la pandémie actuelle que pour toute crise future. Il précise que les infections respiratoires sont la 3e cause de décès au Canada et la 5e aux États‑Unis.

Il affirme qu’une fois les restrictions de voyage actuelles levées, les équipes du HROC et d’ioAirFlow traverseront la frontière aux fins de recherche et de formation. Le HROC prévoit de mettre en place un petit bureau dans un endroit plus proche de Pittsburgh, comme St. Catharines, tandis que le siège canadien restera à Winnipeg, avec, au départ, un effectif de 2 personnes.

M. Rajasenan considère le Canada comme un « lieu sûr » pour la recherche en matière de santé et de sécurité publiques.

« Nous considérons le Canada comme un pont où nous sommes assurés d’avoir le temps et la liberté voulues pour faire de nos recherches un élément transformateur aux fins de la coopération », ajoute‑t‑il. « L’objectif ne devrait pas seulement consister à sauver la vie des gens, mais aussi à les rendre meilleurs. C’est ce qui, en fin de compte, contribue à un monde meilleur. »

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