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Nouvelle technologie pour dépister et combattre les maladies infectieuses

Une société canadienne qui utilise les mégadonnées, l’intelligence artificielle et les systèmes d’information géographique pour suivre et prévoir la propagation des maladies infectieuses dans le monde cherche à aider les gouvernements, les entreprises et les personnes à se protéger contre ces menaces pour la santé publique.

BlueDot Inc., fondée par le Dr Kamran Khan, médecin et scientifique à l’hôpital St. Michael’s de Toronto, a mis au point un système d’alerte rapide en cas de maladie infectieuse. Ce système peut aider les agences de santé publique, les compagnies aériennes, les compagnies d’assurance, les hôpitaux, les professionnels de la santé et les voyageurs à faire face à la propagation mondiale de la grippe et de maladies telles que le virus Ebola et le virus Zika.

« Nous utilisons des solutions du XXIsiècle pour résoudre les problèmes du XXIsiècle », a déclaré M. Khan, président-directeur général de la société, récemment lauréat du Prix du Gouverneur général pour l’innovation. M. Khan s’intéresse particulièrement aux migrations humaines, aux voyages aériens internationaux et à la mondialisation des maladies infectieuses émergentes et ré-émergentes. Pendant une décennie, il a étudié les épidémies dans le monde à la suite de l’épidémie mortelle de SRAS en 2003, et il a fondé BlueDot en 2013. Le nom de la société s’inspire de la description faite par Carl Sagan de l’image de la Terre prise par la sonde spatiale Voyager 1 alors qu’elle quittait le système solaire.

Aujourd’hui, BlueDot emploie 40 personnes basées à l’Institut de connaissances Li Ka Shing — à l’hôpital St. Michael’s, qui ont développéune plate-forme Web qui crée une « connaissance de la situation » des menaces de maladies infectieuses dans le monde et de la façon dont elles sont transmises au moyen du transport aérien. Selon M. Khan, environ 20 % du marché de la société se trouve au Canada, le reste à l’étranger. « Notre objectif est de faire en sorte que nos technologies et les informations qu’elles fournissent soient transmises au plus grand nombre de personnes possible. »

Établir des liens mondiaux dans le secteur des sciences de la vie

Vous souhaitez améliorer la santé de votre société en lançant votre technologie de pointe sur de nouveaux marchés à l’étranger? Le Service des délégués commerciaux du Canada (SDC) peut vous aider à affiner votre message et à trouver le public approprié.

Daniele Haddad, déléguée commerciale à Dubaï qui couvre les secteurs des TIC, des sciences de la vie et de l’innovation pour les Émirats arabes unis (EAU), a aidé BlueDot Inc. à acquérir une connaissance globale du secteur de la santé des EAU, ainsi que des principales autorités sanitaires et de leurs domaines d’intérêt prioritaires.

Elle a également expliqué à Matthew German, de BlueDot, le contexte des relations entre le Canada et les EAU dans le secteur de la santé. Par exemple, le gouvernement du Canada, par l’intermédiaire de la Corporation commerciale canadienne, a récemment signé un protocole d’entente de collaboration avec l’Autorité de la santé de Dubaï, qui permet des échanges bilatéraux. « Je pense que ce contexte a été utile pour cibler certaines des occasions à saisir actuellement. En effet, après une introduction auprès de l’Autorité de la santé de Dubaï, l’équipe locale a été immédiatement désireuse de discuter avec Matthew et de se renseigner sur la technologie innovante de BlueDot », dit-elle.

Maude Kostine, déléguée commerciale à Toronto dans le secteur des sciences de la vie, suggère aux sociétés de rechercher des partenaires et des acheteurs non traditionnels dans les pays cibles. « Le SDC peut s’appuyer sur son vaste réseau pour cerner des partenaires multilatéraux souhaitant nouer des relations avec des sociétés ayant des solutions aux problèmes mondiaux », déclare-t-elle. « Il est important de définir les occasions qui font progresser le programme commercial mondial du Canada et de donner une image de marque aux sociétés canadiennes qui ont un impact véritablement mondial. »

La patience et la persévérance sont essentielles pour les sociétés du secteur, explique Mme Haddad, ajoutant que le SDC peut aider à établir des liens importants qui font avancer les choses.

« Les clients eux-mêmes prennent du temps afin d’identifier les meilleurs canaux locaux pour saisir une opportunité ou évaluer la viabilité d’une solution donnée», explique-t-elle. « Nous pouvons aider à combler ce fossé, car nous sommes sur le terrain et avons accès aux informations et aux personnes clés. »

En travaillant avec Affaires mondiales Canada au cours des quatre dernières années dans le cadre du Programme canadien de réduction de la menace liée aux armes de destruction massive, qui soutient le Partenariat mondial contre les armes de destruction massive et matières connexes, BlueDot a noué un partenariat avec les dix pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) pour améliorer leur capacité à prévoir les épidémies et à y réagir.

La société s’efforce actuellement de trouver de nouveaux marchés étrangers pour ses produits avec l’aide du Service des délégués commerciaux du Canada (SDC), en commençant par cibler les gouvernements dans les centres de voyages et des  finances très exposés qui sont plus susceptibles de faire face à de telles menaces.

Matthew German, directeur de programme chez BlueDot, dit que l’idée est de « canaliser » ses technologies de pointe vers différents publics tels que les agences de santé publique, le secteur de la sécurité et les entreprises.

Il déclare que le SDC avait conseillé à BlueDot de « garder la conversation ciblée », d'affiner son message et de cibler un public spécifique. « Vous devez atteindre les bonnes personnes le plus rapidement possible, avec le produit et le message les plus succincts », dit-il. « Nous introduisons de nouvelles technologies sur le marché, c’est donc un peu une courbe d’apprentissage. C'est là que les délégués commerciaux peuvent être très utiles. »

Le produit de la société BioDiaspora Explorer est axé sur l’évaluation des risques, l’information sur la santé publique et les groupes de renseignements effectuant un « balayage de l'horizon ». Ce produit utilise un outil numérique qui permet de suivre les épidémies dans le monde, avec des données sur la manière dont elles sont susceptibles de se propager. La société en est aux premiers stades de ses efforts visant des marchés ciblés tels que les Émirats arabes unis, la France et la Corée du Sud. « Il y a beaucoup d’intérêt », dit M. German. « Nous sommes vraiment satisfaits de l’attrait que nous avons eu à ce jour. »

Maude Kostine, déléguée commerciale à Toronto qui aide les sociétés canadiennes du secteur des sciences de la vie à trouver des marchés à l’étranger, affirme que BlueDot « semble avoir un créneau, un croisement entre les résultats en matière de sécurité et de santé. Elle travaille de façon stratégique en sélectionnant des pays qui constituent une plaque tournante du tourisme. Un autre point utile est que BlueDot a désormais des liens avec de principaux acteurs mondiaux grâce à son travail au sein de l’ANASE. La société est bien positionnée pour percer de nouveaux marchés sur une base bilatérale et multilatérale. »

M. Khan affirme que la participation du SDC signifie que les connexions sont « organisées » pour BlueDot et ses clients potentiels. « C’est la différence entre une sollicitation à froid et une introduction chaleureuse. Cela aide. Avoir le poids du gouvernement du Canada derrière vous donne du sérieux au message. »

BlueDot a commencé à travailler avec des entreprises telles que les compagnies aériennes pour qu’elles se préparent mieux aux menaces de maladies infectieuses pouvant avoir des conséquences économiques. M. Khan souhaite également que ses données aident les utilisateurs grâce aux technologies numériques telles que les applications pour téléphones intelligents destinées aux voyageurs, afin qu’ils puissent prendre des décisions plus éclairées en vue de se protéger.

« Et ce n’est qu’un début », déclare M. Khan, soulignant que la croissance démographique, le changement climatique, l’urbanisation et l’explosion du trafic aérien rendent la technologie d’autant plus pertinente et nécessaire. « Il existe un énorme besoin non comblé et une occasion non satisfaite de créer un monde plus sain, plus sûr et plus prospère. »

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