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Une start-up albertaine remporte un franc succès en Inde

L’analyse des défaillances est une activité importante dans des industries telles que les raffineries de pétrole et les usines chimiques. Lorsque des équipements critiques comme des roulements et des engrenages tombent en panne, des arrêts de maintenance imprévus  peuvent survenir et avoir une incidence majeure sur la productivité et la rentabilité de l’entreprise.

Nanoprecise Sci Corp d’Edmonton, en Alberta, utilise son expertise pour prévoir les défaillances, en utilisant des capteurs reliés par ondes radio, sécurisés et installés sur des pompes ou des moteurs, par exemple, ainsi que des logiciels sophistiqués et une intelligence artificielle en nuage pour surveiller continuellement ces machines. Cette technologie permet même aux entreprises de prévoir quand les composants sont susceptibles de tomber en panne, afin qu’ils puissent être réparés avant qu’ils ne coûtent des centaines de milliers de dollars en temps de production perdu, en difficultés de planification et en problèmes de responsabilité.

La nouvelle technologie reçoit un accueil enthousiaste dans des secteurs comme la fabrication lourde et l’énergie. Avec l’aide du Service des délégués commerciaux du Canada (SDC), Nanoprecise prend son envol dans des marchés en plein essor comme l’Inde et y gagne d’importants clients pour ses capacités révolutionnaires.

Selon Don McClatchie, vice-président du développement des affaires de Nanoprecise, la société d’Edmonton a été fondée il y a un peu moins de deux ans par Sunil Vedula, un ingénieur qui s’occupait auparavant de l’analyse de défaillance des matériaux.

« Il a constaté que les gens dépensaient beaucoup d’argent à cet effet après coup, et il a commencé à chercher des moyens d’utiliser l’intelligence artificielle et des capteurs pour surveiller et connaître l’état des machines », explique M. McClatchie. L’approche d’analyse de l’Internet des objets de l’entreprise permet de déterminer le profil de vibration exact des composants rotatifs tels que les engrenages et calcule dans quelle mesure il a changé, relayant l’information grâce à un tableau de bord sophistiqué qui montre aux clients l’état de leurs équipements au fil du le temps, dit-il. « Si vous comprenez à quoi ressemble une vibration saine, vous pouvez détecter l’apparition d’une panne plusieurs semaines ou mois à l’avance, avant que l’équipement ne tombe en panne. »

Don McClatchie (deuxième à partir de la gauche)
Don McClatchie (deuxième à partir de la gauche), vice-président du développement des affaires de Nanoprecise Sci Corp
(Photo : courtoisie de Nanoprecise Sci Corp)

Aujourd’hui, Nanoprecise compte quatre employés au Canada, qui mettent de plus en plus l’accent sur les ventes commerciales et le soutien à la clientèle, et possède également un bureau satellite en Inde, où M. Vedula, un Indo-Canadien, est bien connecté.

Deux premiers succès y ont été remportés dans le cadre de projets pilotes avec l’India Farmers Fertiliser Cooperative (IFFCO), l’un des plus grands fabricants d’engrais complexes en Inde, et la centrale thermique Larsen & Toubro (L&T) Nabha Power de 700 MW au Punjab, l’une des centrales électriques les plus efficaces du pays. Nanoprecise a réalisé des études de cas sur la façon dont sa technologie de surveillance prédictive a aidé les deux entreprises à détecter les pannes et à prévenir les dommages aux équipements critiques à un stade précoce, évitant ainsi les coûts liés aux arrêts et des réparations non planifiées.

Les témoignages — et l’argent que les entreprises ont potentiellement économisé — sont persuasifs. Dans le cas de l’IFFCO, la technologie a été utilisée pour réparer une pompe centrifuge qui a un historique de pannes tous les six à douze mois qui peuvent coûter environ 145 000 $ par jour en perte de production. Chez L&T, il s’agissait d’une pompe à eau de refroidissement qui peut coûter à l’usine 250 000 $ en perte de revenus chaque jour quand elle est hors service. Les deux entreprises sont devenues des clients importants de la société d’Edmonton.

Selon M. McClatchie, une décision importante de Nanoprecise a été de communiquer avec le Service des délégués commerciaux du Canada (SDC) en Inde, afin d’élargir l’éventail des industries dans lesquelles elle est présente : Saibal Ghosh, un délégué commercial de New Delhi qui s’occupe du pétrole et du gaz ainsi que des mines, « a parlé de nous à son réseau de contacts et nous a fait connaître », dit-il.

« Le SDC peut vous faire rencontrer les principaux décideurs d’une entreprise à qui vous ne pourriez parler autrement », commente-t-il. « Les délégués commerciaux connaissent souvent le vice-président de l’ingénierie ou le directeur de l’entretien, ce qui accélère le cycle de vente... Ils sont un atout de taille pour les petites entreprises. raquo;

M. Ghosh, le champion du secteur pour les industries extractives dans le nord et le sud de l’Inde, ainsi que Sachin Balpande, délégué commercial pour le pétrole et le gaz à Mumbai, ont rencontré Nanoprecise pour la première fois en juin au Global Petroleum Show annuel à Calgary. Saibal Ghosh a mentionné qu’il était utile que la connexion de la start-up avec l’Inde soit vraiment forte, et que sa technologie ne se limite pas aux capteurs de vibrations typiques. « J’ai tout de suite vu qu’il y avait un scénario gagnant pour ce produit. »

En septembre, des représentants de l’entreprise étaient en Inde pour s’entretenir avec d’importants clients potentiels accompagnés de M. Ghosh et de M. Balpande ainsi que d’Arjun Dutta, le délégué commercial responsable du pétrole et du gaz dans l’est de l’Inde.

Les produits de Nanoprecise ont suscité beaucoup d’intérêt auprès des premières entreprises visitées et l’entreprise a même organisé des projets pilotes dans plus de la moitié d’entre elles. M. Ghosh affirme que cela montre que la stratégie de l’entreprise fonctionne et que ses produits sont convaincants.

« Il est important d’obtenir des succès à plus petite échelle, puis de les étendre, de se développer et d’atteindre d’autres segments du marché et d’autres industries », conseille‑t‑il.

« L’Inde est un pays où il est certainement difficile de faire des affaires, si vous n’avez pas de liens, mais c’est aussi une occasion en or, dit M. McClatchie, de sorte qu’il est essentiel d’avoir le soutien du SDC ». Il conseille aux entreprises canadiennes de persister et de démontrer clairement qu’elles ajoutent de la valeur.

En plus des marchés du Canada et de l’Inde, Nanoprecise s'attaque aux affaires aux États-Unis et dans les pays du Moyen-Orient, également avec l’aide du SDC, explique M. McClatchie. Elle s’adresse également aux fabricants d’équipement lourd d’originepour intégrer cette technologie unique à leurs machines lors de leur fabrication.

« Nous commençons vraiment à déployer nos ailes », dit-il, en soulignant que le SDC et surtout M. Ghosh ont joué un rôle majeur à cet égard. « Nous sommes vraiment reconnaissants de l’aide qu’il nous a donnée, cela a été très utile ».

Pour en savoir plus : Le marché indien de l’énergie monte en puissance

 

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