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Percée accélérée pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer

Près de 50 millions de personnes dans le monde souffrent de démence et les deux tiers d’entre elles sont atteints de la maladie d’Alzheimer. Le traitement et les soins de ces patients coûtent un billion de dollars américains chaque année.

Pourtant, il y a relativement peu de recherches sur la maladie. Il n’y a qu’une publication sur les maladies neurodégénératives pour douze publications sur le cancer, et il n’y a eu aucune percée significative sur la maladie d’Alzheimer depuis 40 ans. De plus, les médicaments qui existent actuellement pour traiter cette maladie ne permettent que de gérer les symptômes et de prolonger l’espérance de vie.

Mais Nathan Yoganathan, président de l’entreprise KalGene Pharmaceuticals située à Montréal, aimerait faire avancer les choses. Son entreprise est sur le point d’entreprendre des essais cliniques sur un traitement thérapeutique modificateur de la maladie, c’est‑à‑dire un traitement qui vise à réparer les dommages causés par la maladie d’Alzheimer.

De tels essais nécessitent de grands groupes de patients, ce qui rend la mise sur le marché du médicament coûteuse. Ainsi, lorsque KalGene a eu besoin de financement pendant sa phase de recherche et développement, M. Yoganathan savait qu’il serait difficile d’attirer des investisseurs.

Heureusement, Christine Sarkisian, déléguée commerciale auprès du Consulat général du Canada à Boston, a communiqué avec M. Yoganathan pour lui offrir quelques conseils utiles. Elle lui a recommandé de poser sa candidature pour le programme des Accélérateurs technologiques canadiens situé dans le quartier Kendall Square de Cambridge, au Massachusetts.

Aperçu : KalGene Pharmaceuticals

Fondée en : 2006
Industrie : Sciences de la vie
Lieu : Montréal (Québec) et Toronto (Ontario)
Marchés : États-Unis
Personnes employées par l’entreprise : 7 personnes
Les facteurs de réussites :

Le programme des Accélérateurs technologiques canadiens (ATC) est financé par le gouvernement du Canada et exécuté par le Service des délégués commerciaux (SDC). Implanté dans quatre villes des États‑Unis — on envisage d’ailleurs une expansion dans d’autres pays — le programme expose les petites entreprises canadiennes à de nouvelles perspectives et les aide à nouer des liens mondiaux.

L’ATC de Boston est situé au cœur du pôle des sciences de la vie de la région. « Il serait impossible de reproduire ce genre de pôle ailleurs dans le monde, dit Mme Sarkisian. Les entrepreneurs qui viennent ici peuvent voir tout l’éventail de possibilités à l’échelle mondiale en matière de partenariat, de financement et de commercialisation des produits. »

« Il est important de comprendre ce qui se passe sur le marché mondial dès le début, » dit Nathan Yoganathan.

La candidature de KalGene à l’ATC de Boston a été retenue et des représentants de l’entreprise ont passé trois mois dans la ville à l’automne 2015. M. Yoganathan a bénéficié d’un espace de travail partagé (sans frais) au Cambridge Innovation Centre, ainsi que d’une équipe de mentors pour le guider. L’équipe se composait d’un investisseur en capital risque, d’un conseiller juridique, d’un expert en commercialisation et d’un dirigeant du secteur pharmaceutique.

Pleins feux sur : Christine Sarkisian, déléguée commerciale

Mme Sarkisian a passé près de 30 ans au Service des délégués commerciaux, se spécialisant dans le développement des affaires dans le secteur des sciences de la vie. En milieu de carrière, elle est retournée à l’université pour suivre un cours en biologie moléculaire et cellulaire à Harvard, simplement pour mieux comprendre et servir ses clients. Mme Sarkisian est cofondatrice de l’Accélérateur technologique canadien de Boston, qui a remporté le prix international du meilleur programme accélérateur de l’année en 2016.

« J’ai rencontré mes mentors toutes les deux semaines pour travailler sur des éléments comme mon plan d’affaires, ma proposition de valeur et mon discours de présentation, explique M. Yoganathan. » Mme Sarkisian ajoute : « La rétroaction de chacun des mentors était importante puisqu’ils apportaient une perspective différente. »

M. Yoganathan a également tiré parti des conseils d’un conseiller de vente et d’événements de réseautage de l’industrie. Mme Sarkisian lui a présenté des cadres et des investisseurs, dont Lumira Capital.

Deux ans plus tard, après avoir manifestement mis à profit sa formation, M. Yoganathan a annoncé un investissement de la part de Lumira pour le financement des études précliniques de KalGene. Cette somme vient s’ajouter au montant de plus de 70 millions de dollars déclarés par les 100 participants à l’ATC de Boston depuis 2013.

Bien que KalGene ait quitté l’ATC il y a trois ans, M. Yoganathan compte toujours sur le SDC pour lui présenter des occasions d’affaires. Mme Sarkisian donne l’exemple d’une initiative de partenariat axée sur la neurologie qu’elle a dirigée en 2017.

« KalGene a été l’une des dix entreprises canadiennes que j’ai décidé de suivre, explique‑t‑elle. Nous avons fait plus de 60 présentations auprès d’entreprises pharmaceutiques et biotechnologiques locales pendant deux mois. Nous avons par la suite organisé un événement de réseautage regroupant 40 personnes‑ressources clés au cours duquel chaque entrepreneur canadien a fait une présentation d’une minute. »

Aujourd’hui, KalGene a terminé ses essais précliniques et est à la recherche de partenariats pour la commercialisation de son médicament contre la maladie d’Alzheimer. « Je suis ravi des progrès de l’entreprise, affirme M. Sarkisian. En aidant des entreprises comme celle‑ci, nous soutenons l’innovation au Canada et les soins de santé de par le monde. »

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