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Des jours ensoleillés sont prévus pour une entreprise de la Nouvelle‑Écosse

Demandez à George Palikaras ce qu’il pense des changements climatiques, et il vous répondra que l’avenir est ensoleillé.

Le président‑directeur général de Metamaterial Technologies Inc. (MTI), une entreprise située à Dartmouth, en Nouvelle‑Écosse, est convaincu que l’adoption généralisée de l’énergie solaire par le secteur des transports constitue la clé de la durabilité grâce à la réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2).

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les transports représentent 23 % des émissions liées à l’utilisation d’énergie dans le monde. Ce pourcentage passe à 37 % dans les marchés dépendants de l’automobile comme la Californie. Les émissions de CO2 restent prises dans l’atmosphère durant plus d’un siècle, ce qui a des effets de réchauffement à long terme.

Selon M. Palikaras, si le monde veut rester dans la fourchette de 2 % au chapitre de l’augmentation moyenne de la température, stipulée dans l’Accord de Paris sur les changements climatiques — un accord signé en 2016 dans le cadre de la Convention‑cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le secteur des transports doit être se libérer du carbone.

L’aviation est une industrie mûre pour des changements importants, dit‑il. Quelque huit millions de personnes prennent l’avion chaque jour, et la production de CO2 par passager pour chaque vol transcontinental s’élève à deux tonnes. Le transport aérien émet environ trois milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère chaque année. M. Palikaras indique que ce problème doit être abordé si l’on veut atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, et selon lui c’est l’énergie solaire qui fera la différence la plus importante.

La division solaire Lamda de MTI est en train de perfectionner NanoWebMC, un conducteur durable transparent en phase de recherche‑développement qui capte toute l’énergie électrique sans bloquer la propagation de la lumière. Souple, efficace et légère, cette pellicule solaire est idéale pour l’industrie aéronautique, explique M. Palikaras. Elle peut être appliquée sur toutes les surfaces exposées au soleil, et les cellules solaires qui la composent utilisent des métamatériaux pour capter la lumière solaire provenant de n’importe quelle direction. Il n’est donc plus nécessaire d’installer des panneaux solaires coûteux et lourds qui doivent pivoter pour suivre le soleil, ce qui en fait une solution idéale pour les avions.

L’énergie ainsi captée peut être utilisée pour recharger des batteries à bord ou des dispositifs électriques, explique M. Palikaras. Celui‑ci estime que d’ici trois ans, MTI aura réalisé son ambition de développer et de commercialiser la technologie solaire la plus légère et la plus efficace au monde, adaptée aux industries du transport terrestre, aérien et maritime.

Cette vision d’un avenir durable a poussé MTI à se tourner vers les entreprises avides de technologies propres et les investisseurs en capital‑risque de la Silicon Valley. En 2016, l’entreprise de matériaux intelligents et de photonique a fait l’acquisition de Rolith Inc., un fabricant de produits et d’appareils nanostructurés. Elle a ouvert un bureau satellite et un laboratoire à Pleasanton, en Californie, en face de Palo Alto, à l’extrémité de la baie de San Francisco.

Cette expansion sur le marché américain fait suite à la participation de l’entreprise au programme des Accélérateurs technologiques canadiens (ATC) du gouvernement du Canada. Ce programme procure aux entreprises canadiennes qui ont déjà des technologies, des produits ou des services une longueur d’avance sur les marchés étrangers en leur offrant du mentorat, des espaces de travail et un accès à des investisseurs, des clients, des partenaires et des fournisseurs potentiels.

« Nous avons pu étendre nos activités au marché stratégique des États‑Unis grâce à notre présence en Californie, explique M. Palikaras. Je ne pense pas que nous aurions eu un tel succès sans passer par le programme des ATC. Ce programme permet de faire l’expérience de l’écosystème en bénéficiant du soutien de délégués commerciaux dévoués qui aident les entreprises en démarrage et les entrepreneurs à se connecter et à essayer le marché. »

Le mentor en Californie affecté à MTI a donné des conseils précieux sur la façon d’aborder le marché unique de la Silicon Valley, ce qui a amené l’entreprise à peaufiner son modèle d’affaires et son argumentaire. L’engouement qui en a résulté a ouvert plusieurs possibilités de financement. La participation de six mois de MTI au programme des ATC se poursuit, car l’entreprise négocie actuellement avec des entreprises Fortune 500 de premier ordre pour le développement des affaires et l’expérience sur le marché. Compte tenu de l’augmentation des revenus et de l’obtention de nouveaux contrats, le succès de MTI dans le programme des ATC continue d’être bénéfique.

L’apparition d’une nouvelle lumière

Même si l’énergie solaire est importante pour une entreprise de Dartmouth, en Nouvelle‑Écosse, d’autres sources de lumière lui permettront de briller à l’avenir.

Bien que Metamaterial Technologies Inc. (MTI) cherche à réduire les émissions de dioxyde de carbone au moyen de solutions solaires, l’entreprise travaille à divers autres projets. M. Themos Kallos, cofondateur et directeur scientifique, explique que son équipe met actuellement au point de multiples applications innovantes dans des domaines tels que l’éclairage DEL et la protection laser.

Le produit de protection laser de MTI est reconnu comme étant une percée importante dans le domaine de la sécurité aérienne, affirme M. Kallos. La lumière provenant des faisceaux laser pose un risque important pour la sécurité, car elle se diffuse sur une grande distance et peut distraire ou temporairement aveugler les pilotes. Elle peut aussi causer une irritation oculaire et des maux de tête. En 2017, par exemple, 6 753 incidents liés à l’éclairage laser ont été signalés à la Federal Aviation Administration des États‑Unis. Ces incidents dangereux se produisent lorsque des pointeurs laser ou des jeux de lumière laser sont orientés vers le ciel.

MetaAIRMC est une mince pellicule holographique en métamatériau qui filtre la lumière dangereuse comme les lasers. Cette pellicule est appliquée sur les lunettes de protection, les visières et les fenêtres d’avion, y compris les pare‑brise, pour contrer le risque de dommages oculaires dus au laser. La solution de protection contre la lumière laser de MTI représente actuellement environ 70 % des activités de l’entreprise.

« D’un point de vue historique, la manipulation de la lumière est le principal moteur de toute civilisation moderne, améliorant considérablement les conditions de vie, déclare M. Kallos. Il est gratifiant de savoir que nous poursuivons cet héritage consistant à maîtriser les propriétés de la lumière et que nous avons une incidence positive sur l’humanité. »

Bien que les lampes fluorescentes compactes soient plus efficaces et faciles à obtenir que les ampoules incandescentes, leur qualité lumineuse n’est pas satisfaisante, explique M. Kallos. De plus, ils fatiguent plus rapidement les yeux. L’éclairage à DEL se présente comme une bonne solution, mais elle est dispendieuse. Plus écologiques que les ampoules incandescentes et que les lampes fluorescentes compactes, les ampoules DEL consomment 15 % moins d’énergie que ces dernières et durent en moyenne 7 000 heures de plus. Dans le but de réduire les coûts et de rendre l’éclairage DEL plus attrayant pour le consommateur, MTI met au point metaLEDMC, un film nanostructuré qui améliore l’intensité de l’éclairage DEL tout en augmentant son efficacité.

La structure de la lentille nanocavité du film, qui peut s’appliquer aux sources lumineuses existantes, amplifie la production de lumière à partir de sources DEL, entraînant ainsi une réduction du nombre total de DEL requises dans chaque ampoule et une baisse des coûts de fabrication. Dans certains cas, l’intensité lumineuse de ces nouvelles ampoules sera supérieure de 20 % à celle des anciens modèles. Ce produit, qui sera commercialisé à des fins résidentielles et industrielles, en est à l’étape du prototype et son lancement sur le marché ne se fera pas avant quelques années encore.

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