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Que faire avec les polluants éliminés des voies navigables?

Si le secteur canadien des technologies propres était une équipe de hockey, la plupart des entreprises seraient des débutants courageux cherchant une place permanente au sein de l’équipe. En revanche, la société Ostara Nutrient Recovery Technologies Inc. serait un joueur d’expérience avec quelques coupes Stanley à l’appui.


(Photo : Ostara Nutrient Recovery Technologies Inc.)

Cependant, Dan Parmar, lui, est convaincu que la société Ostara n’est qu’en pleine vigueur. Nommé président‑directeur général en 2017, M. Parmar est à préparer l’entreprise de Vancouver, en Colombie‑Britannique, à connaître une expansion rapide. Avec l’aide du Service des délégués commerciaux (SDC) du Canada, cette expansion devrait se produire dans des endroits comme la Pologne, le Moyen‑Orient et les États‑Unis.

La société Ostara est spécialisée dans le traitement des eaux usées et la gestion des nutriments. Le processus de récupération des nutriments Pearl répond à la question suivante : « Que faites‑vous des polluants une fois que vous les sortez de l’eau? », dit M. Parmar.

La proposition commerciale unique de l’entreprise est une technologie de « surcyclage » qui transforme des nutriments autrement polluants tels que le phosphore et l’azote en un engrais écologique durable et de grande valeur, sous la marque Crystal Green®, afin d’accroître les rendements agricoles dans des cultures telles que les pommes de terre et le canola.

La société Ostara possède 15 usines de récupération de nutriments en Amérique du Nord et en Europe, dont celle de Chicago, en Illinois, qui est la plus grande usine de ce genre. L’entreprise compte actuellement 40 employés et elle s’apprête à se doter de cinq nouvelles usines dans les prochaines années. Leur modèle d’affaires était basé sur le développement des affaires mondiales et des partenariats pour lutter contre un problème qui se trouve presque partout. Plus de 90 pour cent des revenus d’Ostara proviennent du commerce Mondial.

« Il s’agissait d’un problème d’ampleur mondiale, affirme Dan Parmar. Et nous avons toujours voulu être une entreprise d’envergure internationale. La question était de savoir dans quels pays nous voulions‑nous implanter en premier, parce que si vous êtes une jeune entreprise, vous voulez vous assurer que vous avez un certain succès. »

Dan Parmar
Dan Parmar, président-directeur général, Ostara Nutrient Recovery Technologies Inc.

Plus récemment, Ostara a signé des accords pour établir une usine de « surcyclage » dans la petite ville polonaise de Jarocin. Il s’agira de sa quatrième usine en Europe, et de sa première près de la mer Baltique, où l’eutrophisation, l’excès de nutriments qui s’écoulent dans les cours d’eau qui aspirent l’approvisionnement en oxygène, a provoqué d’énormes proliférations d’algues qui menacent la vie marine et la pêche.

L’expansion en Pologne a été facilitée par une équipe de délégués commerciaux en Europe et au Canada. Les services fournis par le SDC ont compris l’organisation de rencontres entre les municipalités intéressées et Krevox, le partenaire polonais d’Ostara, à l’ambassade canadienne à Varsovie, la facilitation de visites des autres usines et l’aide pour établir une structure de financement.

« Le partenariat avec le SDC a été indispensable pour une entreprise établie comme Ostara, qui a passé deux ans à travailler sur son projet en Pologne », affirme M. Parmar.

« Quand une entreprise spécialisée dans la technologie est jeune, elle doit prendre les bonnes décisions dès le départ, affirme‑t‑il. Puis, quand elle se développe au‑delà du marché nord‑américain, elle doit compter sur des partenaires. Le SDC peut alors faciliter la réalisation d’études de marché et participer à l’établissement de relations précieuses. Les délégués commerciaux peuvent inviter les représentants d’organisations dans les ambassades du Canada, ce qui donne l’occasion de rencontrer les bonnes personnes. Cela permet aux entreprises de se faire accepter plus rapidement et de réduire les risques liés à l’établissement d’une relation. »

David Tsui est un délégué commercial du bureau régional du SDC à Vancouver qui se concentre entièrement sur les technologies propres. Selon lui, l’approche suivie par la société Ostara est un modèle efficace auquel le nombre croissant de jeunes entreprises devrait examiner de près.

« Alors que les entreprises du secteur des technologies propres cherchent encore leur voie et tentent de savoir quels sont les modèles d’affaires qui fonctionnent, la société Ostara, elle, est à l’avant‑garde et peut facilement être considérée comme l’une des meilleures entreprises canadiennes spécialisées dans les technologies propres », déclare M. Tsui.

L’efficacité de l’approche suivie par Ostara a d’ailleurs été reconnue par les concurrents de l’entreprise, puisque celle‑ci est entrée en 2017 au palmarès international des 100 plus importantes entreprises spécialisées dans les technologies propres, et a reçu le prix Pionnier de la technologie à l’occasion du Forum économique Mondial.

Selon Tsui, deux facteurs aident la société Ostara à gagner du terrain en Europe. La première est que sa technologie est aussi bonne ou meilleure que tout ce qui est proposé sur ce continent — ce qui est inhabituel, ajoute‑t‑il, car les technologies propres européennes sont assez avancées. De plus, les entreprises canadiennes de technologies propres ont maintenant un accès élargi à ce marché  grâce à l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne.

« Il est clair que pour la Pologne, cela a été très utile », a‑t‑il dit. « Les délégués commerciaux ont fait une réelle différence pour nous. Les relations et les connections qu’ils peuvent créer sont au cœur du succès de la croissance d’une entreprise dans un pays étranger. »

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