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Les femmes d'affaires trouvent le succès au sud de la frontière

Pour les femmes d'affaires canadiennes, les États-Unis représentent une destination idéale pour une expansion internationale. Il s'agit d'un marché proche et bien connu, qui possède une économie en plein essor et un dollar fort dont les exportateurs peuvent tirer profit. Avec le soutien du programme Femmes d'affaires en commerce international (FACI) d'Affaires étrangères, Commerce et Développement Canada (MAECD), les entrepreneures canadiennes s'implantent avec succès aux États-Unis, trouvant et exploitant des occasions d'affaires qui leur rapportent grandement.

Femmes d'affaires en commerce international

« On sent l'effervescence du marché américain, et c'est stimulant », s'exclame Marla Kott, PDG et copropriétaire, avec deux autres femmes, d'Imprint Plus, une entreprise florissante de Vancouver qui vend des logiciels et de l'équipement pour fabriquer des badges, du matériel de signalisation et des accessoires réutilisables. L'entreprise enregistre les trois quarts de ses ventes au sud de la frontière, et le Canada et quelque 75 autres pays se partagent le reste. « Nous nous attendons à une forte croissance aux États-Unis. »

Mme Kott attribue au programme FACI le bond des activités d'Imprint Plus aux États-Unis au cours des cinq dernières années. Cet essor s'est fait sentir après qu'elle et ses partenaires eurent été présentées à l'équipe du programme FACI par WBE Canada, une organisation de réseautage féminin qui accorde des certifications aux entreprises détenues par des femmes. L'aide du programme FACI a pris la forme de séances de formation et d'événements de réseautage lors de la foire commerciale annuelle du Women's Business Enterprise National Council (WBENC) aux États-Unis, qui a permis à Imprint Plus de se faire connaître, d'établir de nouvelles relations et, ultimement, d'augmenter ses ventes.

« Ils nous ont vraiment ouvert des portes », affirme-t-elle, ajoutant que le programme FACI, ainsi que le réseau régional du Service des délégués commerciaux (SDC) du Canada et les missions autour du monde ont servi de tremplins pour Imprint Plus. « Pour faire des affaires à l'échelle internationale, vous devez absolument vous rendre sur place, vous ne pouvez le faire en restant assis à Vancouver. »

Selon Josie Mousseau, directrice adjointe du programme FACI, les entreprises détenues par des femmes profitent des connaissances acquises et des relations établies grâce au programme FACI et au SDC. Les États-Unis constituent un marché très prometteur pour les entreprises canadiennes détenues par des femmes, explique-t-elle, car « ils offrent un accès facile, la langue n'y est pas un obstacle, les gens ont une connaissance générale du Canada, et il n'y a presque pas de différence dans la culture des deux pays. »

Le programme FACI aide avec succès les entreprises de femmes (soit celles qui sont détenues ou contrôlées à 51 p. 100 ou plus par des femmes) qui sont prêtes à exporter ou déjà présentes sur le marché de l'exportation à concrétiser leur potentiel sur les marchés internationaux.

Le programme facilite l'accès aux réseaux de soutien, aux ressources gouvernementales, aux événements et aux services offerts aux femmes d'affaires canadiennes. Au moyen de partenariats avec des intervenants clés d'entreprises Fortune 500, le programme permet d'exploiter les occasions de diversification des fournisseurs, qui réservent un certain pourcentage des marchés aux entreprises détenues par des femmes ou des minorités. Il fournit également un soutien ciblé, des renseignements sur le marché et une présentation à des relations d'affaires par l'entremise du SDC du Canada, dont le réseau mondial s'étend à 175 ambassades et consulats.

« Nous créons des occasions, facilitons les relations d'affaires et donnons de l'information sur ce que les entreprises détenues par des femmes ont à offrir », explique Mme Mousseau, ajoutant que les États-Unis sont souvent l'un des premiers marchés vers lequel les femmes entrepreneures se tournent pour prendre de l'expansion. Cela s'explique par la proximité de ce marché et la présence de programmes et d'événements axés sur les femmes qui peuvent leur faciliter la tâche là-bas, par exemple les missions commerciales annuelles du programme FACI aux États-Unis, dont la prochaine aura lieu à Austin, au Texas, du 22 au 26 juin 2015, pour coïncider avec la foire commerciale du WBENC qui s'y tient, du 23 au 25 juin.

Susan Bincoletto
Susan Bincoletto, sous-ministre adjointe du Commerce international au MAECD et déléguée commerciale en chef du Canada

Susan Bincoletto, sous-ministre adjointe du Commerce international au MAECD et déléguée commerciale en chef du Canada, fait remarquer que le SDC joue « un rôle déterminant sur les marchés mondiaux ». Cette remarque est d'autant plus vraie aux États-Unis, la destination de quelque 73 p. 100 des exportations de marchandises et de services du Canada. « Le marché américain offre certaines des meilleures occasions d'affaires du monde, commente-t-elle, particulièrement dans les secteurs de l'aérospatiale, de l'agriculture, des aliments et des boissons, de l'automobile, des technologies propres, de la défense et de la sécurité, de l'éducation, des technologies de l'information et des communications, de l'infrastructure, des sciences de la vie, des industries océanographiques ainsi que du pétrole et du gaz. »

Le SDC possède des bureaux commerciaux partout aux États-Unis avec lesquels les femmes entrepreneures peuvent communiquer grâce au programme FACI, fait remarquer Mme Bincoletto. « Il est important qu'elles profitent du service et de son réseau étendu, mentionne-t-elle. Nous abolissons les frontières et réduisons les distances; nous pouvons favoriser de nouvelles occasions au sein des chaînes de valeur mondiales. »

Mme Mousseau souligne l'importance pour les femmes d'être sur le terrain aux États-Unis, et de prendre conscience des nombreuses différences entre les États et les régions du pays pour ce qui est des préférences et des cultures. « Vous ne pouvez penser à exporter votre produit en Californie de la même façon que vous le feriez au Minnesota ou à Philadelphie, conseille-t-elle. Apprenez à connaître votre clientèle, faites vos devoirs. »

L'innovation est cruciale sur le marché des États-Unis, affirme Mme Kott, car les entreprises américaines respectent beaucoup la créativité et l'esprit d'entrepreneuriat. « Elles sont prêtes à vous donner une chance. »

L'entreprise Imprint Plus, fondée en 1982 par Ellen Flanders à Vancouver, fabriquait des badges d'employés à partir d'un atelier de travail des métaux. Aujourd'hui propriété de Mmes Flanders, Kott et Kristin MacMillan, l'entreprise fabrique des systèmes pour les entreprises et les particuliers qui souhaitent créer des porte-noms professionnels et d'autres produits. Cette année, Imprint Plus s'attend à dépasser 12 millions de dollars en chiffre d'affaires, grâce à une forte visibilité dans les secteurs du détail et de l'hébergement et l'accueil.

Mme Kott mentionne que la variation du dollar américain a augmenté la rentabilité, mais aussi le prix des produits et des services qu'Imprint Plus doit acheter aux États-Unis. « On ne parle pas d'un bénéfice net de 20 p. 100, mais c'est quand même un bon coussin. »

Ximena Pauvif-Machado, une déléguée commerciale au consulat général du Canada à Miami, explique que la force du dollar américain et l'interconnectivité des chaînes de valeurs canadiennes et américaines entraînent des occasions d'affaires pour les entreprises canadiennes en particulier dans des domaines comme l'aérospatiale et les pièces automobiles. Les femmes sont de plus en plus détentrices d'entreprises dans ces secteurs, tout comme dans les secteurs du marketing, des logiciels, des technologies, des produits de consommation ainsi que des aliments et boissons, précise Mme Pauvif-Machado. Le phénomène de « mèrepreneur », où des mères à la maison tiennent de petites entreprises à temps partiel, est de moins en moins fréquent de nos jours, ajoute-t-elle.

Elle raconte que de nombreuses entreprises aux États-Unis ont des initiatives de diversification des fournisseurs, et que de grandes entreprises élargissent leurs chaînes d'approvisionnement pour y inclure plus d'entreprises détenues ou par des femmes, ou par d'autres groupes minoritaires.

Dans le cadre de ces programmes, des entreprises de petite taille peuvent finir par rencontrer directement les équipes d'achat de multinationales, ce qui normalement « prendrait beaucoup de temps, voire ne se produirait jamais, souligne-t-elle. Qu'il s'agisse d'une entreprise Fortune 500 ou d'un petit atelier n'a aucune importance; elles sont toutes sur un pied d'égalité. »

L'entreprise Imprint Plus profite considérablement des quotas de marchés diversifiés aux États-Unis, déclare Mme Kott. Selon elle, le fait d'aller chercher un petit pourcentage du marché américain du badge, évalué annuellement à plus de 500 millions de dollars, pourrait faire une différence énorme. « Il nous reste beaucoup à conquérir. »

Elle conseille aux femmes entrepreneures d'être patientes et de préparer avec soin leur entrée sur le marché américain. « Cela exige du temps, mais ainsi sont les affaires. Rien ne se fait du jour au lendemain. »

L'aide que le programme FACI offre à Imprint Plus est « inestimable » pour la poursuite de son aventure d'exportations, ajoute Mme Kott, tout en recommandant aux femmes propriétaires d'entreprises de vérifier ce que le programme ainsi que le marché américain peuvent faire pour elles. « Des occasions ne demandent qu'à être saisies, en ce moment même, et je veux que les femmes en affaires tirent profit de toute l'aide qui leur est offerte. C'est ainsi que nous assurons la croissance; c'est bon pour l'économie et c'est bon pour le Canada. »

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