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Une passerelle vers la moitié de la population mondiale

Il y a cinq ans, lorsque WoodPlus Coatings Group Ltd. a voulu commencer à exporter ses produits de traitement du bois, l’entreprise a choisi de faire sa première incursion en Asie, là où les classes moyenne et supérieure sont en plein essor et où les matériaux de haute qualité ont la cote.

Cette entreprise de Pickering en Ontario fabrique des enduits extérieurs et intérieurs, pour les maisons en bois rond, par exemple, et pour les panneaux et revêtements muraux. Le moment venu, elle a eu à choisir le meilleur endroit possible pour établir son siège social en Asie, un territoire couvrant des milliers de kilomètres et plusieurs fuseaux horaires.

Hong Kong a gagné haut la main. Située à moins de cinq heures du territoire où vit la moitié de la population de la planète, la ville insulaire compte plus de 7 millions d’habitants, multilingues et très scolarisés. L’éthique du travail y est rigoureuse, le secteur des services très développé, et les charges fiscales faibles, sans compter que la ville est un véritable tremplin vers le marché chinois et le reste de l’Asie.

« C’est un endroit central, agréable et stable, qui possède l’infrastructure et les services bancaires nécessaires, et bien plus encore », souligne Kevin McGeown, propriétaire de l’entreprise qu’il a fondée il y a 10 ans et qui exporte aujourd’hui plus de 40 p. 100 de ses produits. « Hong Kong est la porte d’entrée de l’Asie, ce qui facilite passablement les choses. »

De plus en plus d’entreprises canadiennes arrivent à peu de choses près à la même conclusion au sujet de l’ancienne colonie britannique. Centre d’échanges et de commerce de longue date dans la région, Hong Kong est devenue particulièrement attrayante.

« Les possibilités sont vraiment nombreuses ici, affirme Lynn McDonald, consule et déléguée commerciale principale au consulat général du Canada à Hong Kong et Macao. C’est une ville cosmopolite hautement fonctionnelle, un centre logistique et de services au cœur de l’Asie, qui affiche un goût marqué pour les produits inédits et novateurs. »

Hong Kong, qui est une région administrative spéciale (RAS) de la République populaire de Chine, est gouvernée selon le modèle « un pays, deux systèmes ». Il s’agit d’un centre d’affaires solidement établi, axé sur les services et doté de sa propre politique économique et commerciale. Le respect de la primauté du droit constitue un élément particulièrement important pour l’avancement des intérêts canadiens dans cette économie de libre marché.

Par sa campagne Think Asia Think Hong Kong (TATHK), le Hong Kong Trade Development Council incite les entreprises à utiliser Hong Kong comme plateforme pour leurs échanges et leurs investissements dans la région. Un atelier TATHK sera offert gratuitement à Toronto le 8 juin par le gouvernement du Canada et d’autres organismes, à l’intention des entreprises canadiennes qui veulent en savoir plus sur Hong Kong.

Vous visez l’Asie? Pensez à Hong Kong!

À l’heure où l’Asie continue de stimuler la reprise et la croissance de l’économie mondiale, les entreprises nord-américaines qui veulent explorer de nouvelles occasions d’affaires se tournent vers Hong Kong, le centre commercial et financier de l’Asie sur la scène internationale.

Think Asia Think Hong Kong (TATHK) est une campagne menée par le Hong Kong Trade Development Council pour informer les entreprises des possibilités qui leur sont offertes. Les gens d’affaires peuvent s’inscrire à l’atelier TATHK qui sera offert gratuitement le 8 juin à Toronto et profiter ainsi d’une occasion unique d’entrer en contact avec de nombreuses entreprises de Hong Kong qui peuvent les aider à s’établir en Asie.

Les PME canadiennes souhaitant explorer l’idée d’exporter en Asie sont particulièrement bienvenues. Des fournisseurs de services et des partenaires potentiels seront présents toute la journée.

« Le Canada et Hong Kong entretiennent des liens particulièrement forts », souligne Mme McDonald. Quelque 300 000 Canadiens vivent à Hong Kong, et près de 200 entreprises canadiennes y ont des bureaux. Parmi elles, on compte toutes les grandes banques, ainsi que Manuvie, Sun Life, des caisses de retraite canadiennes, Bombardier, des détaillants comme Lululemon et ALDO, près de 40 entreprises de TIC et bien d’autres.

En 2014, Hong Kong s’est classée au sixième rang des marchés d’exportation de marchandises du Canada.Totalisant 4,6 milliards de dollars, les produits exportés comprennent des pierres précieuses et des métaux, des fourrures, de la viande, des poissons et fruits de mer, de la machinerie et du matériel électriques, des semences et des aéronefs.

Selon Mme McDonald, les produits agroalimentaires canadiens sont particulièrement prisés à Hong Kong où l’on recherche « des aliments sains, de très bonne qualité et qui sont produits de manière durable ». En 2014, les expéditions de ginseng en provenance du Canada ont dépassé 160 millions de dollars, ce qui représente plus de la moitié de toutes les importations hongkongaises de ginseng. En outre, le soja, le blé, le bœuf et les poissons et fruits de mer produits au Canada trouvent toujours preneurs sur le marché de Hong Kong.

Hong Kong est particulièrement attirante pour les PME canadiennes qui cherchent à se tailler une place sur les marchés mondiaux, précise Mme McDonald, parce qu’il s’agit non seulement d’un marché intéressant, mais aussi d’une vitrine pour leurs produits et technologies auprès des acheteurs de la Chine continentale et du reste de la région.

L’une des caractéristiques importantes de Hong Kong, précise-t-elle, est le manque de place sur les tablettes : « vous devez donc être en mesure de livrer de façon constante une marchandise de qualité supérieure ». La concurrence est fondée sur l’excellence et l’innovation, pas nécessairement sur le prix, ajoute-t-elle. « Les Hongkongais sont prêts à payer plus pour des produits sûrs et de qualité ».

Selon elle, Hong Kong est aussi un milieu de vie fascinant; c’est un monde trépidant où se côtoient l’Orient et l’Occident. « Préparez-vous à créer et à entretenir des relations. Les PME considèrent Hong Kong comme une « zone de confort », dit-elle, un pays de connaissance en quelque sorte, dans une région qui peut s’avérer complexe. »

Kevin McGeown dit avoir conclu une entente avec un agent de Hong Kong, ce qui s’avère essentiel pour faire des affaires en Chine continentale et dans le reste de l’Asie. « Vous devez avoir une présence sur place pour nouer des relations », souligne-t-il.

Les Chinois, qui jouissent d’un revenu de plus en plus élevé, importent du cèdre rouge de la Colombie Britannique pour construire des maisons, d’où la popularité des enduits pour le bois, selon M. Mc Geown. Par ailleurs, la population est très soucieuse de l’environnement, et les émissions de composés organiques volatils (COV) font l’objet d’une réglementation rigoureuse. Les produits qu’offre l’entreprise de M. Mc Geown sont conformes à cette réglementation.

Hong Kong peut lui ouvrir le marché asiatique qu’il convoite, tout en lui offrant les avantages d’une ville « plus occidentale » qui se conforme à des normes élevées et à une éthique rigoureuse des affaires.

« On y trouve toutes les installations nécessaires, dit il. Cela vous permet une implantation facilement transférable en Chine continentale. »

À Hong Kong, les entreprises accèdent sans difficulté à des services professionnels, logistiques et financiers, à des avocats aussi bien qu’à des comptables, et elles bénéficient d’un régime fiscal avantageux. Le taux maximal d’imposition du revenu des particuliers est de 15 p. 100, tandis que l’impôt sur les sociétés est plafonné à 16,5 p. 100, et il n’y a aucune taxe sur la valeur ajoutée.

La convention fiscale intervenue en 2013 entre le Canada et Hong Kong a réduit la barrière fiscale entre les deux marchés, ce qui limite les impôts retenus pour les transactions transfrontalières et élimine la double taxation pour les entreprises qui mènent des activités commerciales dans les deux pays.

GuestLogix Inc., une entreprise de Toronto qui offre des plateformes technologiques pour le traitement des transactions à bord des avions et d’autres moyens de transport, a choisi Hong Kong pour y établir en 2012 son siège social régional en Asie-Pacifique. Selon le chef de l’exploitation, Patrick O’Neill, l’ouverture du bureau de Hong Kong faisait partie de la stratégie de l’entreprise pour accroître ses parts de marché dans des régions à croissance rapide comme l’Asie.

« Je considère Hong Kong comme une passerelle internationale, dit il. Elle nous donne accès à cette partie du monde. »

« Grâce aux ententes qu’elle a conclues avec des compagnies aériennes, GuestLogix a mis la main sur 84 p. 100 d’un marché de 37,6 millions de trajets-passagers par année dans la région de Hong Kong », explique-t il. En Asie-Pacifique, il s’effectue près de 1,1 milliard de trajets-passagers par année, et l’entreprise détient 22 p. 100 de ce marché.

« Il existe encore du potentiel pour nous, dit Patrick O’Neill. On s’attend à ce que la Chine dépasse l’Amérique du Nord sur le plan du volume, et Hong Kong occupe une place importante dans le tableau. « Solidement établie, Hong Kong est dotée d’une infrastructure de premier plan, de TI, de systèmes financiers, de moyens de transport et de systèmes bancaires, ce qui s’avère crucial pour nous, car nous sommes dans le domaine des solutions de paiement. »

Alexandria Sham, présidente nationale de l’Association des gens d’affaires Hong Kong-Canada, qui regroupe 1 300 membres dont la plupart sont des PME, affirme que les entreprises canadiennes trouvent « particulièrement facile » de faire des affaires à Hong Kong. « La plupart des gens parlent l’anglais aussi bien que le cantonais, la langue régionale, et souvent le mandarin, la langue parlée en Chine continentale, dit-elle. Hong Kong a un système judiciaire fondé sur la primauté du droit, la propriété intellectuelle y est protégée et la devise est stable et entièrement convertible. »

Selon elle, il arrive que des membres de son association regrettent d’avoir négligé Hong Kong et d’être allés directement en Chine. Ils ont vite constaté qu’ils ne comprenaient pas le marché ni la culture. « Encore aujourd’hui, l’argent et les transactions les plus importantes viennent principalement de Hong Kong », dit-elle.

Elle ajoute que les entreprises cherchant à s’établir à Hong Kong ont accès à de nombreuses ressources, notamment le Service des délégués commerciaux (SDC) du Canada, la Chambre de commerce du Canada à Hong Kong, Invest Hong Kong, le Hong Kong Trade Development Council et le Bureau économique et commercial de Hong Kong au Canada.

« Les partenariats et les coentreprises sont très utiles, dit-elle, et il est important aussi d’être sur place et de comprendre le marché local. »

Selon Kevin McGeown, les Canadiens ont gagné la confiance de la population de Hong Kong, et le SDC offre une aide précieuse lorsqu’il s’agit d’établir des contacts et d’organiser des missions commerciales.

« Les délégués commerciaux comprennent la culture et ils parlent la langue », précise t il, soulignant qu’ils lui ont été très utiles lorsqu’il a voulu par exemple montrer comment ses produits pouvaient servir à traiter le bois d’un temple bouddhiste de là-bas. « Ils vous voient et ils voient votre produit. »

Quant à M. O’Neill de GuestLogix, il affirme que Hong Kong est pour lui synonyme de croissance et d’amélioration.

« C’est bien plus qu’un endroit où vous allez simplement reproduire tout ce que vous avez pu faire ailleurs dans le monde. C’est une occasion de faire des essais et d’apprendre. Ça vous donne vraiment la chance de brasser des idées et de voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. »

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