Lorsqu’elle s’est lancée dans le projet ambitieux de remanier la façon dont les grandes entreprises et leurs conseillers externes travaillent ensemble, Sophia G. Contreras Stone savait que ce ne serait pas facile.
Changer le secteur des services professionnels et des achats n’est pas une mince affaire, et elle doit faire face à des obstacles supplémentaires en tant qu’entrepreneure qui s’identifie comme LGBTQ, latino‑américaine, métisse blanche et autochtone sud‑américaine. Avec l’aide du Service des délégués commerciaux du Canada (SDC), Mme Stone s’apprête à lancer une nouvelle plateforme technologique qui promet d’améliorer les relations entre les conseillers et les cabinets de conseil, d’une part, et les banques et les entités auxquelles ils fournissent des services, d’autre part.
« J’essaie de créer plus d’équité, de transparence et de confiance sur le marché », déclare Mme Stone, qui est originaire de Regina et qui a étudié et travaillé en France, au Japon et aux États‑Unis.
Il y a près de dix ans, lorsqu’elle a travaillé dans un cabinet‑conseil spécialisé dans les services de gestion des risques et de réglementation des grandes institutions financières, elle s’est rendu compte de la nécessité de faire des affaires différemment. Elle a vu la manière souvent abusive dont les conseillers sont traités lorsqu’ils sont engagés par l’entremise de systèmes de gestion des fournisseurs et de contrats‑cadres de services.
« La majoration des prix est astronomique, et les personnes qui font réellement le travail sont les moins bien payées », affirme‑t‑elle.
Il y a cinq ans, elle a créé une entreprise appelée Indie Group (en anglais), qui offre des services de conseil aux grandes institutions financières, principalement dans le domaine des risques et de la réglementation. Mme Stone, directrice et responsable des interactions avec les clients de l’entreprise torontoise, explique que les recettes de cette dernière l’ont aidée à démarrer une jeune entreprise appelée Indie Tech Ltd (en anglais) et à créer un logiciel d’entreprise qui constitue un nouveau type de système pour la gestion des fournisseurs.
« Indie Tech aide les grandes institutions financières à comprendre et à gérer la prestation de services et le rendement de leurs fournisseurs dans les moindres détails », explique Mme Stone, qui est PDG de l’entreprise. Une maîtrise en gestion, innovation et entrepreneuriat qu’elle a obtenue de l’École de gestion Smith à l’Université Queen’s l’a aidée à établir les fondements de l’entreprise et à développer son logiciel, qui automatise la passation de contrats et qui fait appel à l’intelligence artificielle pour mieux prévoir les risques liés aux fournisseurs.
« Aucune institution financière ne surveille vraiment la façon dont les contrats sont exécutés, ni même s’ils sont exécutés. Il n’y a tout simplement pas de données à ce sujet, souligne‑t‑elle. Or, nous allons justement créer ces données. »