Le marché nucléaire en Belgique

La Belgique entretient une relation complexe de longue date avec l’énergie nucléaire. Le nouveau gouvernement place le nucléaire au premier plan des discussions sur l’énergie en Belgique. Le nouveau gouvernement fédéral vise une capacité de huit gigawatts (GW) d’énergie nucléaire, grâce à : 

  • une hausse de production de 4 GW dans les réacteurs existants; 
  • la construction de nouvelles installations nucléaires, qui produiront 4 GW. 

On ne sait pas encore comment cette ambition se traduira sur le plan des infrastructures nucléaires ni le temps que cela prendra.  

Principaux débouchés en Belgique pour les entreprises canadiennes du secteur nucléaire

La Belgique et ses intervenants du secteur nucléaire sont désireux de collaborer avec des pays aux vues similaires. 

  • Décarbonation et sécurité énergétique : La densité de la population, l’importance du secteur industriel et l’accès limité aux énergies renouvelables en Belgique font de l’énergie nucléaire un élément crucial de sa transition énergétique. Alors que le pays cherche à réduire ses émissions de carbone et à assurer un approvisionnement énergétique stable, les solutions nucléaires innovantes seront très demandées. 
  • Collaboration dans le domaine des technologies nucléaires de pointe : La Belgique dispose d’un secteur nucléaire bien établi, fort d’initiatives de recherche et développement (RD) en cours. La Belgique présente des débouchés pour les entreprises canadiennes dans des domaines clés tels que le développement de petits réacteurs modulaires (PRM), le déclassement d’installations nucléaires, la production d’isotopes radioactifs médicaux et la gestion des déchets nucléaires. 

Faits marquants de l’industrie

Des intervenants belges travaillent activement sur la mise au point de PRM de 3e et de 4e génération. 

42,2 % de l’électricité belge en 2024 était issue de l’énergie nucléaire.  

En mars 2025, la Belgique comptait 4 réacteurs nucléaires en activité. Seuls 2 seront en activité à partir de 2026. 

Le nouveau gouvernement belge a annoncé sa stratégie nucléaire 4+4 GW. 

  • Partenariats solides en R-D : La Belgique accueille des institutions et des organisations de recherche nucléaire de premier plan, ce qui offre aux entreprises canadiennes des possibilités de collaboration dans les domaines des technologies nucléaires de pointe, des avancées en matière de sécurité et des cadres réglementaires.  

Défis notables pour les entreprises canadiennes du secteur nucléaire en Belgique

  • Environnement réglementaire incertain : En 2003, la Belgique a adopté une loi imposant l’abandon progressif de l’énergie nucléaire, ce qui crée de l’incertitude pour les nouveaux investissements. Cependant, le nouveau gouvernement de coalition dit Arizona, au pouvoir depuis le 5 février 2025, prévoit d’inverser cette politique d’abandon progressif grâce à sa stratégie 4+4 GW (aucun calendrier n’a encore été fixé) : 
    • Abroger la loi de 2003 sur l’abandon progressif du nucléaire pour permettre de nouveaux projets nucléaires. 
    • Prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires existants qui répondent aux normes de sécurité. 
    • Évaluer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, qui feraient appel à des technologies de réacteurs nucléaires traditionnels et de nouveaux PRM. 
  • Complexité du développement de nouveaux projets nucléaires : Il est particulièrement difficile de lancer de nouvelles initiatives nucléaires en Belgique pour les raisons suivantes : 
    • Les projets nucléaires, de par leur nature même, prennent beaucoup de temps et de ressources pour être réalisés.  
    • On observe une absence de service public national pour financer de nouveaux réacteurs, des investissements privés doivent donc prendre la relève. Engie-Electrabel, l’actuel exploitant des réacteurs nucléaires, a annoncé son intention de mettre fin à toute activité nucléaire à partir de 2035. 
    • Le nombre de sites disponibles où réaliser de nouveaux projets nucléaires est limité. 
  • Exigences de rendement strictes : Les entreprises canadiennes doivent démontrer leur capacité à respecter les délais et les budgets, ainsi que leur expertise en matière de gestion des déchets nucléaires et de sécurité des installations nucléaires, et ce, en vue d’établir une relation de confiance avec des partenaires belges. 

Paysage économique de la Belgique

La Belgique doit relever d’importants défis en matière de décarbonation en raison de sa forte densité de population, de son importante base industrielle et de son accès limité à des ressources énergétiques renouvelables. Malgré la loi de 2003 sur l’abandon progressif du nucléaire, l’énergie nucléaire a retrouvé un fort soutien politique et public en réponse : 

  • au besoin d’un approvisionnement énergétique fiable et à faible émission de carbone; 
  • à la hausse des coûts de l’énergie et de la volatilité du marché, exacerbée par la guerre en Ukraine. 

La Belgique dépend actuellement des combustibles fossiles, et importe notamment du pétrole et du gaz naturel. Le nouveau gouvernement Arizona souhaite décarboner son bouquet énergétique en utilisant le nucléaire, les énergies renouvelables et les technologies de captage du carbone.  

Résumé

La Belgique compte actuellement quatre réacteurs nucléaires en activité, mais seuls deux devraient rester en activité au-delà de 2025, malgré la demande croissante en électricité. Le pays investit activement dans les technologies de PRM de nouvelle génération. Les principaux faits nouveaux du secteur sont les suivants : 

  • SCK CEN, le centre de recherche nucléaire de Belgique, travaille avec des partenaires européens sur des PRM de 4e génération, avec le soutien financier du gouvernement; 
  • Tractebel, une entreprise d’ingénierie belge, développe un modèle de PRM de 3e génération. La Belgique vise également à se positionner dans certains créneaux, comme le déclassement et le démantèlement de réacteurs nucléaires. 

Les élections fédérales de juin 2024 ont placé l’énergie nucléaire au centre du débat énergétique en Belgique. Le nouveau gouvernement fédéral Arizona vise à : 

  • abroger la loi de 2003 sur l’abandon progressif du nucléaire;  
  • prolonger la durée de vie des réacteurs; 
  • accroître la part de l’énergie nucléaire dans le bouquet électrique pour la faire passer à 8 GW. 

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le secteur nucléaire belge, veuillez écrire à alexane.hervy@international.gc.ca

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