Le Costa Rica a fait de la production d’énergie renouvelable décentralisée une priorité nationale. Le pays compte plus de 3 500 systèmes en activités et près de 100 MW de capacité installée, qui provient presque exclusivement de panneaux solaires sur des toits. La Loi sur l’énergie décentralisée de 2021 (loi 10086) fournit un cadre juridique solide pour la production autonome, l’interconnexion au réseau et la facturation nette, ce qui fait du pays un chef de file régional dans le domaine des énergies renouvelables adoptées par les consommateurs. Cependant, l’imposition de tarifs controversés en 2023 a temporairement ralenti la croissance, ce qui a entraîné des réformes réglementaires qui devraient relancer le marché en 2025. Le secteur demeure essentiel à la résilience énergétique et aux objectifs de décarbonation du Costa Rica, et ce, dans un contexte de demande croissante d’électricité et de difficultés attribuables au changement climatique liées à la dépendance à l’hydroélectricité.
Le marché des ressources énergétiques décentralisées au Costa Rica
Principales possibilités pour les entreprises canadiennes de ressources énergétiques décentralisées au Costa Rica
- Entrée sur un marché de l’énergie propre profitant d’un soutien politique fort et d’une certitude juridique: La loi 10086 de 2021 et les réformes réglementaires à venir créent un cadre juridique stable favorisant les investissements dans la production décentralisée. Les institutions gouvernementales (MINAE et ARESEP) ajustent activement leurs politiques afin de soutenir la participation du secteur privé, y compris des entreprises étrangères.
- Partenariats pour l’exportation et l’intégration de technologies: On observe une demande croissante de produits de haute qualité :
- panneaux solaires photovoltaïques;
- batteries lithium-ion;
- onduleurs;
- compteurs intelligents.
Les entreprises canadiennes possédant une expertise dans les logiciels de gestion de l’énergie, les centrales électriques virtuelles et les services de réseaux intelligents sont bien positionnées pour établir des partenariats avec les distributeurs et les services publics locaux.
- Marché en croissance pour les solutions à l’échelle communautaire ou gérées par des agrégateurs: Les modifications réglementaires prévues pour 2025 permettront l’établissement de communautés et d’agrégateurs de ressources énergétiques décentralisées. Ce changement ouvrira des possibilités pour l’énergie solaire partagée, les microréseaux et le stockage collectif d’énergie — des domaines dans lesquels les entreprises canadiennes peuvent fournir des services de conception, des solutions d’ingénierie et des systèmes clés en main.
Faits saillants de l’industrie
95 % de l’électricité du pays est produite à partir de sources renouvelables (2023), ce qui inclut :
- l’énergie hydroélectrique (74 %);
- l’énergie géothermique (13 %);
- l’énergie éolienne (12,5 %);
- l’énergie solaire (0,5 %);
- la biomasse (0,1 %).
1er au classement mondial de l’indice de rendement de l’investissement direct étranger en nouvelles installations en 2023 de fDi Intelligence.
6e au classement d’innovation mondiale en Amérique latine selon l’indice Global Innovation Index 2024, et 39e à l’échelle mondiale.
La production d’électricité au Costa Rica devrait atteindre 14,59 milliards de kWh en 2025, tirée par un taux de croissance annuel composé de 4,31 % prévu entre 2025 et 2029.
- Secteurs complémentaires tels que les infrastructures pour véhicules électriques et la résilience énergétique: Le gouvernement a libéralisé le marché des services de recharge de véhicules électriques et vise à électrifier son secteur des transports. Cette avenue présente des possibilités pour les entreprises qui combinent la production d’énergie solaire et les infrastructures pour véhicules électriques et qui fournissent des outils de soutien au réseau favorisant la résilience et la décarbonisation.
Défis déterminants pour les entreprises canadiennes de ressources énergétiques décentralisées au Costa Rica
- Instabilité réglementaire et risques tarifaires: Bien que la loi 10086 apporte une clarté juridique, la mise en œuvre en 2023 des tarifs d’accès (« taxe solaire ») a suscité une controverse et provoqué un ralentissement du marché. Les cadres réglementaires sont encore en évolution et des changements soudains dans les frais ou les règles d’interconnexion peuvent nuire à la faisabilité financière des projets.
- Limites de la capacité du réseau et obstacles à l’intégration technique: Les circuits de distribution sont soumis à des limites de capacité d’accueil (charge de pointe actuelle de 15 %). Dans les zones à forte pénétration de l’énergie solaire, les nouveaux projets peuvent subir des retards ou dépendre de mises à niveau du réseau, ce qui accroît la complexité et les coûts.
- Résistance des services publics et préoccupations liées au recouvrement des coûts: Certaines agences de services publics, en particulier les coopératives rurales, ont exprimé des inquiétudes quant à l’érosion des revenus de la production autonome. Si les nouvelles réglementations visent à équilibrer le recouvrement des coûts, l’opposition persistante peut ralentir ou compliquer l’approbation des projets.
- Accès limité à du financement abordable pour les utilisateurs finaux: Le coût initial élevé des systèmes solaires et de stockage (environ 1 000 $ par kW) est un obstacle persistant, en particulier pour les clients résidentiels et les petites entreprises. Les instruments de financement s’améliorent, mais ne sont pas encore universellement accessibles ni normalisés.
- Encouragement financier réduit par la faiblesse des tarifs moyens de l’électricité: L’électricité du réseau costaricien est en grande partie renouvelable et relativement bon marché, ce qui réduit l’intérêt pour la production autonome par rapport au niveau observé dans les pays dépendants des énergies fossiles. Les délais de rendement du capital investi peuvent être plus longs, à moins que la réforme tarifaire ne favorise l’autoconsommation.
Paysage commercial costaricien
- Le Costa Rica produit 99 % de son électricité à partir de sources renouvelables (principalement l’énergie hydroélectrique, éolienne et géothermique). Ce bouquet énergétique offre un écosystème favorable aux investissements dans les énergies propres.
- L’Institut costaricien de l’électricité (ICE – Instituto Costarricense de Electricidad) et sa filiale CNFL gèrent la plupart des infrastructures de production et de distribution du pays. Cette centralisation simplifie certains partenariats, mais signifie également que la plupart des projets doivent passer par les procédures du secteur public.
- L’Autorité de réglementation des services publics (ARESEP – Autoridad Reguladora de los Servicios Públicos) supervise les tarifs et les normes de service, et elle est à l’écoute des commentaires des intervenants. Elle a suspendu les frais controversés en 2024 et révise actuellement le cadre tarifaire de la production d’énergie décentralisée.
- La production décentralisée jouit d’un large soutien des consommateurs, des organisations non gouvernementales environnementales et des associations professionnelles. La participation du public à l’élaboration des règles (p. ex., audiences et consultations) est bien établie.
- Des dizaines d’entreprises d’installation de panneaux solaires exercent leurs activités dans tout le pays, ce qui offre aux entreprises canadiennes diverses possibilités :
- fournir des composants;
- établir des partenariats en matière de formation;
- offrir des services spécialisés tels que l’optimisation du stockage ou l’entretien anticipé.
- Le Costa Rica est une démocratie stable dotée des avantages suivants :
- système judiciaire indépendant;
- droits de propriété robustes;
- agences de promotion du commerce actives, comme PROCOMER, qui soutiennent les investisseurs étrangers dans le domaine des énergies propres.
Projets et événements à venir
- Ensemble de réformes réglementaires (mi-2025) : Les modifications attendues du décret 43879 autoriseront la production autonome collective (communautés énergétiques) et les agrégateurs, en plus de simplifier les processus d’interconnexion. Ces changements présentent de grands débouchés pour les avant-gardistes.
- Possibilité d’appels d’offres à grande échelle pour de l’énergie solaire décentralisée : En réponse au manque prévu de 2 à 3 GW d’électricité d’ici 2030, de nouveaux partenariats public-privé et contrats de production décentralisée pourraient être proposés. Ces initiatives pourraient cibler les parcs industriels ou les zones franches.
- Programmes de déploiement et d’intégration d’infrastructures pour véhicules électriques : De nouveaux programmes devraient favoriser les solutions de recharge solaire et de stockage de ressources énergétiques décentralisées, et offrir des possibilités de projets pilotes dans les zones urbaines et très touristiques.
Résumé
Le Costa Rica est un chef de file émergent dans le domaine de la production d’énergie renouvelable décentralisée. Le marché profite d’un cadre juridique solide, d’une demande croissante et d’un soutien public et institutionnel important en faveur des énergies propres. Compte tenu des réformes à venir qui devraient ouvrir la voie à de nouveaux modèles commerciaux, les entreprises canadiennes ont une occasion unique d’apporter leur technologie de pointe, leur financement et leur expertise à un marché de l’énergie en pleine évolution et partageant les mêmes valeurs.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les débouchés offerts sur le marché costaricien, veuillez contacter Brandon Arias, Brandon.Arias@international.gc.ca.